Publié par Christopher Lemennais le 30 juin 2022
Le bâtiment est un secteur en forte tension et qui cherche des bras. Mais contrairement aux idées reçues, ce n’est pas parce que le secteur n’attire pas. Au contraire. Plus inclusifs, plus concrets, moins pénibles et qui rémunèrent mieux, les métiers du bâtiment promettent de belles opportunités de carrière.
Salaires attractifs, peu de chômage, secteur en tension, les métiers du bâtiment attirent de plus en plus de monde. Jeunes ou moins jeunes, ces formations rapides, concrètes et qui permettent de trouver un emploi directement en CDI partout en France, ont le vent en poupe. « Nous avons accueilli 750 apprentis cette année. Les inscriptions augmentent chaque année, nous avons gagné 700 jeunes en seulement 5 ans », s’enthousiasme Edwige Guervenou, directrice du CFA Bâtiment des Côtes d’Armor. En tout, ce sont plus de 3 200 apprentis qui sont en formation dans les 4 CFA bretons.
Une plus grande appétence pour l’artisanat
« Le succès s’explique par le fait que nous sommes sur des métiers en tension, bien sûr mais pas seulement. Les apprentis qui viennent ici ont une plus grande appétence pour les métiers de l’artisanat », souligne-t-elle. Bâtiment CFA Bretagne propose des formations allant du CAP au BTS en passant par des formations complémentaires sur des compétences particulières (titres professionnels, brevets professionnels…). Bois, électricité, gros œuvre mais aussi plomberie-chauffage ou finition ou même la notion de transition énergétique, toutes les compétences en bâtiment sont proposées.
Plus de femmes et de salariés en reconversion
Si la majorité des étudiants ont une vingtaine d’années, Bâtiment CFA Bretagne accueille aussi de plus en plus d’adultes en reconversion : « Nous adaptons nos parcours de formations à la formation continue, notre public est donc très hétérogène ». Un public hétérogène et donc, de plus en plus féminin : « Certaines sections comme les formations en finitions mention décoration compte même près de 50 % de femmes », ajoute Edwige Guervenou. A noter que les femmes représentent 12 % des salariés du bâtiment.Le CFA Bâtiment a aussi ouvert une section CAP + en 3 ans qui cible les réfugiés avec de l’enseignement pratique mais aussi de l’enseignement général : « Nous leur proposons des activités autour du français et des mathématiques pour les aider à travailler en France ensuite, explique Edwige Guervenou. Cela répond au besoin de former ces jeunes afin de les aider à trouver un emploi ». 8 jeunes ont été accueillis cette année au CFA de Plérin.
Moins de pénibilité
Certaines formations attirent plus que d’autres : la menuiserie, la plomberie plâtrerie ou encore la peinture sont prises d’assaut. Les métiers de la charpente ou la maçonnerie attirent moins sans doute à cause de la pénibilité. Mais là encore, les choses changent. « Les nouvelles technologies facilitent le travail des artisans. La sécurité et les risques physiques sont mieux pris en compte par les entreprises », souligne Edwige Guervenou.
2000 euros net par mois pour un couvreur
Meilleures conditions de travail, peu de chômage, et des salaires plus attractifs contribuent à ce renouveau : « Un couvreur avec 5 ans d’expérience peut gagner 2000 euros net par mois », précise Edwige Guervenou. Idéal quand on veut apprendre un métier rapidement. Les opportunités de faire carrière sont aussi faciles : « Il n’est pas rare qu’un apprenti en bâtiment devienne conducteur de travaux », précise Edwige Guervenou.
Des parcours individualisés
Bâtiment CFA Bretagne s’adapte aux nouveaux modes de vie et aux nouvelles envies des salariés : « Nos formations en un an pour des reconversions sont très appréciées ». Le CFA propose même des parcours individualisés : « Nous avons un public de plus en plus hétérogène, on ne peut pas apporter les mêmes parcours à tous les apprenants. Grâce au numérique on peut le faire ». Certains cours théoriques sont donc donnés à distance. Un 5ème CFA devrait voir le jour dans le centre Bretagne avec une offre de formations qui se développe, preuve du succès grandissant de ses formations courtes, concrètes et qui ont du sens : « Les métiers du bâtiment ont de plus en plus de succès. Nous sommes là pour répondre aux besoins de la profession et pérenniser les savoir-faire des artisans, valoriser les métiers manuels », conclut Edwige Guervenou.